Accueil > Blabla, Geek, Société > Tranche de vI.R.L.

Tranche de vI.R.L.

nowelL’hiver, pour les nantais comme pour beaucoup d’autres, est une occasion de dépenser énormément d’argent. La ville met en avant, de son côté, une ambiance très noël, avec des lumières blanches et rouges un peu partout, des devantures de magasin alléchantes, et des marchés de noël hors de prix mais on ne peut plus visible, presque incontournables.

L’envie d’aller me promener dans cette fourmilière me séduisit, poussé par mes élans consuméristes. J’arrivai donc autour de l’arrêt commerce, véritable centre névralgique de la métropole, reliant toutes les lignes de trams. Il y avait déjà un monde fou, en début d’après-midi, malgré le froid, la pluie, et les annonces incessantes de manifestations bloquant et/ou ralentissant tous les transports en communs.

Sans avoir d’itinéraire précis, je laissais mes pas me guider, et suivais finalement une grosse partie du peloton.
J’arrivais logiquement à la Place du Commerce, lieu de rencontre et premier pas dans la zone ultra-commerciale de la ville. Pulsion geek oblige, je fus véritablement tenter d’aller faire un tour dans la FNAC, afin de voir réellement la frénésie de Noël, mais le trafic entre les gens entrant et les gens sortant, à lui seul, parvint à me réfréner. Malgré ses deux étages, je savais que le bâtiment allait être remplis comme jamais, qu’il allait y faire chaud et que ce serait la fameuse règle du « chacun pour soi », où l’on se bouscule, s’ignore, se double, etc. Hobbes écrivait « l’Homme est un loup pour l’Homme » ; que penserait-il de nous s’il avait pu témoigner de nos sociétés actuelles ?

Je continue ma route jusqu’au fameux passage Pommeraye, datant de 1843, rempli de boutiques alléchantes. L’entrée était littéralement bloquée par l’activité effrénée du premier magasin du passage : la maison Larnicol, meilleur ouvrier de France….en chocolaterie ! Résultat, avalanches de biscuits, de chocolats, et surtout de macarons, très prisés par la population.
Après un bref passage dans la boutique (très très très jolie au passage), j’ai remonté le grand escalier du passage pour me retrouver du côté d’Album, énorme librairie divisée en deux blocs ; d’un côté les mangas et les comics, de l’autre la bande-dessinée franco-belge. Là aussi, avalanche de clients, et obstruction du passage par les vendeurs installés à l’extérieur du magasin pour emballer les cadeaux…

Je reprends contact avec l’air frais (glacial ?) à la sortie du passage, à mi-chemin de la rue crébillon. Pas de shopping à faire ici ; l’essentiel des magasins est inaccessible à la non-bourgeoisie. Je décide donc, plutôt que de remonter la rue jusqu’à la place Graslin (mais si vous savez, là où y’a la fameuse brasserie, la Cigale !), de me diriger vers un autre centre névralgique de la ville, à savoir cette énorme place dont j’ignore le nom, mais où l’on trouve côté à côté Zara, H&M et Crazy Republic (dont le système fait étrangement penser aux galeries Lafayette, mais bon…).

Je suis, probablement du fait d’une certaine démence, rentré dans ces trois magasins, tour à tour, et je suis toujours vivant.
Cela dit, j’aurais pu mourir plus d’une fois. Il y avait en ces lieux une sorte de frénésie générale, qui poussait les gens à doubler tout le monde, à fouiller très très vite afin de récupérer LA dernière chemise, ou LE dernier pull dans UNE taille bien précise. Bref, dépenser de l’argent rend fou, ce n’est pas nouveau.
Au milieu des gentils parents détestant ce genre de magasins mais y allant pour satisfaire leurs enfants ingrats, on trouvait certains des fameux enfants ingrats, paraissant s’extasier de la zizanie les entourant.

Avant dernière étape, les rues avoisinant le quartier du bouffay, espace totalement piéton, et totalement exploité par les dits piétons. J’allais d’abord du côté des geeks, avec d’un côté de la rue Sortilège, magasin de jeux de rôles, jeux de cartes et jeux de stratégies ; et de l’autre un nouveau magasin spécialisé en mangas, animes, et produits dérivés. Etrangement, l’effervescence de ces magasins est tout aussi palpable, mais l’ambiance y est totalement différente. Moins matérialiste, les individus présents n’étaient ni plus ni moins que des mordus de jeux et de mangas, bavant sur leurs futurs achats, ou sortant nerveusement ce genre de phrases : « tu vois ça mamie, c’est le dernier volume de Naruto ! C’EST TROP BIEN ! Oh ! Et ça, c’est le poster qui va avec, et puis là, c’est la figurine du héros, et là, c’est le jeu vidéo ! Ah mais j’ai pas encore la PS3… ». On pourrait traduire ce genre de choses par « mamie, je t’aimerais encore plus si tu te ruinais pour moi. »
Je faisais un dernier détour à côté des Galeries Lafayette, dans un petit magasin nommé Colfax, que les amateurs de streetwear connaissent bien. Des fringues de qualité, un magasin un peu branchouille, et pire encore, une LIQUIDATION TOTALE. Ce fut horrible, et je crus là aussi mourir à maintes reprises. Il faisait chaud, et le magasin étant tout en longueur, les fringues placés au centre et sur les bords, il était impossible de s’arrêter pour les regarder, au risque de se faire piétiner par les personnes derrière nous.

Enfin, pour terminer mon périple sur une touche traditionnelle, je me dirigeai d’abord chez Casa, puis chez Habitat, afin de sonder la clientèle.
Ici, plus de jeunes hommes et femmes vêtus en « slims », plus de fashion, plus de geeks, plus d’otakus. J’étais dans l’antre des mères de famille, des grands-mères, et des middle-aged. En gros, il n’y avait dans ces magasins que les individus en mesure de réellement envisager un achat.
La frénésie compulsive et l’anarchie cédaient donc leur place au calme, à l’ordre, et en un sens, à la contemplation. Le regard plus critique, l’esprit moins impulsif, chez Habitat, on réfléchit avant d’acheter. A la Fnac, on se rue sur les consoles, on s’arrache les Marc Lévy (haha) et tout le monde saute sur les télés HD aux prix aussi impressionnants que leurs dimensions.

Bref, Noël rend fou, mais c’est une démence que l’on accepte, parce qu’on vous aime assez pour avoir envie de vous offrir des trucs. Soyez heureux, joyeux noël.

  1. Aucun commentaire pour l’instant.
  1. No trackbacks yet.

Laisser un commentaire